Nous proposerons une analyse anthropologique de la façon dont les Grecs anciens ont pensé le kynoképhalos, pour eux le “tête-de-chien”. Les animaux constituent toujours des déclencheurs de processus symboliques complexes, qui mobilisent différents savoirs et croyances propres à une culture. Le babouin est un cas exemplaire, car il représente, en Grèce, l'animal égyptien par
excellence et son dossier hellénique est très riche.
On s'attachera d'abord à une étude sémantique du terme en Grèce classique, dans les contextes d'énonciation les plus anciens (Hérodote et Aristophane). Notre analyse visera dans un second temps à établir le portrait-robot de l'animal à travers le discours zoologique que les Grecs ont élaboré, de loin, pour le “tête-de-chien” en se concentrant sur les témoignages “naturalistes” d'Aristote et de Galien, et ceux des géographes anciens. Nous présenterons ensuite les principales valeurs culturelles que les Grecs attribuaient au babouin en tant qu'animal égyptien: le rapport avec Thot, la lune et Hécate, sa place dans l'onirocritique et l'astrologie gréco-égyptiennes. On cherchera enfin à saisir l'impact de la rencontre concrète des observateurs grecs avec le babouin en Egypte même, et de mesurer l'évolution de la représentation culturelle du babouin et à travers lui de l'Egypte au cours de cette expérience.
L'étude de l'histoire culturelle du “tête-de-chien” (genre Papio), métonyme de l'Egypte, dans le discours grec permet de réfléchir aux phases d'acclimatation dans un système culturel d'une réalité naturelle “étrangère”. Cette étude se propose d'éclairer un point de vue grec sur la faune égyptienne en mettant à disposition d'autres spécialistes (égyptologues, archéozoologues etc.) un “possible comparable” pour une recherche transdisciplinaire.
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