Le site archéologique de Touna el-Gebel abrite l'un des plus grands cimetières d'animaux sacrés de l'Égypte ancienne (voir la communication de K. Schlüter), rattaché à des sanctuaires locaux, et géré par une association religieuse dont les membres vivaient ensemble à proximité, dans un village caractérisé par des maisons-tours. Le projet actuel « Études sur le cadre de vie d'une association dans l'Égypte gréco-romaine : l'exemple de Touna el-Gebel » a pour but de reconstituer la vie en communauté de cette associations ainsi que l'organisation du culte des babouins et des ibis divinisés et de l'économie de l'Ibiotapheion. Ces recherches pluridisciplinaires s'appuient sur les sources archéologiques et textuelles des fouilles récentes de la mission conjointe des Universités du Caire et de Munich. L'analyse préliminaire des équipements et des mobiliers du village souligne la dépendance des habitants et leur vie quotidienne, leur « raison d'être », vis-à-vis des « cultes des animaux ». Les relevés archéologiques, comme les relations spatiales et fonctionnelles établies entre les sanctuaires, les habitations et le cimetière des animaux, procureront à terme un aperçu extraordinaire de l'organisation et de la conception du culte des animaux, une institution qui était essentielle pour les anciens Égyptiens, mais peu comprise par des personnes extérieures à cette communauté.